Rencontres internationales de l’innovation sociale

« Il faut dire aux jeunes qu’ils ont le pouvoir de ne pas acheter ! »
« Nous sommes très très proches du mur environnemental, mais il est encore possible de se retourner pour ne pas s’écraser. »
« Depuis deux ou trois ans, on observe en Occitanie une hausse significative du nombre de projets écologiquement engagés voire révolutionnaires. »
Voilà quelques exemples des propos inspirants tenus à la Cité de l’économie et des métiers de demain, à l’occasion de la soirée "Enjeux climatiques : engagement, influence, action !" coorganisée avec l’Île des possibles et la Mêlée Montpellier.
Tantôt drôles, tantôt graves, les influenceurs Swann Périssé (Vert Chez Vous) et Johan Reboul (Le Jeune Engagée), accompagnés de Laetitia Léonard, présidente de France Active-Occitanie, financeur et experte de l'ESS et de l'entrepreneuriat engagé, ont répondu aux interrogations du journaliste et écologue Frédéric Denhez. Avec un public toujours aussi nombreux et pertinent, le débat était au rendez-vous !
Comment garder une éthique écologique et quels messages faire passer quand on est suivis par plusieurs centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux ? Le rire mobilise-t-il davantage que les larmes ? Vaut-il mieux essayer de transformer les petits gestes du quotidien ou s’attaquer aux pratiques des Etats et des grands groupes ? L’urgence écologique justifie-t-elle la violence ?
Autant de sujets fondamentaux sur lesquels nos invités ont pris position sans langue de bois, avec passion, écoute et bienveillance, dans un lieu unique où l’on vient « plus contribuer que consommer ».
Revivez en photos (et très bientôt en vidéo) cette riche soirée !
Ce programme est fait pour vous !
Vous faites vivre votre entreprise sur un territoire engagé.
La Région Occitanie, 1ère région d’Europe à avoir adopté un Pacte vert, souhaite engager notre territoire vers une société durable, juste et solidaire.
Une ambition : devenir la 1ère Région à économie positive, en accélérant la transformation du modèle économique régional, en conciliant le développement économique et la transition écologique, en préparant les compétences de demain et en faisant de la qualité de vie au travail une grande cause régionale.
Quoi ?
Venez expérimenter une « semaine hybride », fondée sur : un temps de travail dans l’entreprise & un temps mis à disposition de projets à impacts positifs pour notre territoire.
Des projets porteurs de valeurs pour l’employeur et ses salariés (science participative, mentorat, agroécologie, environnement, inclusion, alimentation solidaire …).
Objectifs du programme
Des macro-tendances de fond bougent les lignes :
Pourquoi expérimenter ?
Quand ?
Deux ateliers de co-design pour prototyper votre démarche :
Co-construire votre expérimentation :
Déployer votre expérimentation :
Tout au long de leur parcours de compagnonnage, ils-elles pourront également profiter de la proximité du Centre avec les studios de france.tv studio basés à Vendargues.
Bloquez votre agenda : le 7 décembre 2023, la scénariste et réalisatrice Agnès de Sacy sera à la Cité de l'Economie et des Métiers de Demain pour une masterclass « Réaliser un film en Occitanie, l’envers du décor ». Plus d'informations ICI
Les derniers rapports du Giec sont formels : la responsabilité des êtres humains dans le changement climatique est “sans équivoque”. Les conséquences sur le climat sont nombreuses, et tout le monde a en tête l’augmentation des températures moyenne de 1.5, 2, voire 4 degrés, en fonction de la capacité des États à se mettre d’accord.
Nous sommes pourtant encore peu nombreux à visualiser les effets de cette hausse des températures sur la nature et la biodiversité. Selon le deuxième volet du sixième rapport du Giec publié en 2022, entre 9 et 14% des espèces seraient concernées par un haut risque d’extinction si la température augmente de 1,5 degrés, des chiffres qui vont jusqu’à 39% en cas d’une hausse moyenne de 4 degrés. Selon les experts, nous sommes d’ailleurs aujourd’hui en train de vivre une sixième extinction de masse.
Il n’a donc jamais été aussi urgent de repenser notre lien avec la nature. Comment faire en sorte de l'intégrer davantage dans nos vies, dans nos carrières, dans nos métiers ? Et surtout : que peuvent faire les entreprises pour limiter la casse ?
Ces questions essentielles ont été abordées par les invités de la conférence du jeudi 17 novembre 2022 intitulée Pacte avec le vivant et organisée par la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain (CEMD), impulsée et développée par La Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée, lieu unique de prospective et d'expérimentation pour embarquer vers une économie durable et inclusive.
Il a beau ne pas être entrepreneur, la dernière aventure de Sylvain Tesson, qu’il relate dans son livre Blanc (Ed. Gallimard, 2022), est une impressionnante entreprise, au sens littéral de l’exécution d’un projet, d’une affaire, d’une opération. Dans son récit, l’écrivain relate sa traversée du croissant alpin, de Menton jusqu’à Trieste sur quatre hivers de 2018 à 2021. Une épopée de centaines de kilomètres, marquée par des dénivelés impressionnants et des tempêtes mémorables. Une immersion dans le “dernier espace sauvage en Europe” préservé de l’aménagement du territoire par la haute altitude. Une quête de soi, un exploit hors du temps, hors du monde des humains, en immersion totale avec la nature.
“Le blanc n’est pas simplement un adjectif mais une patrie. Car à 2000 mètres d’altitude, on perd la spécificité de l’endroit où l’on se trouve. Nous sommes dans un royaume où l’espace s’est aboli, le relief s’est dissous, où le temps se dilate”
- Sylvain Tesson
Là-haut, la perte de repères est telle que l’écrivain voyageur parle même d’oubli de soi. Les futilités du monde s’effacent au profit d’objectifs vitaux : rester en vie, ne pas tomber dans une crevasse, atteindre le refuge du soir. Un oubli de soi comparable à un état de choc, de sidération face à la force de la nature, comparable au syndrome de Stendhal ou syndrome de Florence dans lequel un individu, submergé par la beauté de la nature, se voit complètement chamboulé.
Face à une entreprise si périlleuse, l’Homme ne peut-il trouver le salut que dans la difficulté, loin du confort matériel dans lequel notre société semble lovée ? L’Homo confort, décrit par l’anthropologue Stefano Boni dans son ouvrage Le prix à payer d’une vie sans effort ni contrainte (Ed. L’Échappée, 2022), est-il incompatible avec la nature ? ”Je ne conçois pas de raconter un récit qui n’est précédé d’une douleur ou d’une souffrance, c’est une modalité de l’inspiration”, précise Sylvain Tesson. Bien que le confort soit “merveilleux”, il devient critiquable dès qu’il constitue une chose à atteindre.
“Le confort est la porte ouverte au conformisme et nous fait accepter de renoncer à notre liberté”
- Sylvain Tesson
Pas question pour autant de parler de "connexion avec le vivant”. Ce poète, amoureux des mots, préfère une terminologie plus humble. “Quand on veut se présenter devant la nature, on utilise des mots plus simples : amour de la nature, salut aux plantes, jouissance de trouver une forêt”, souligne-t-il. Et ceux qui attendent de ce géographe de formation une invitation à l’engagement collectif, à la préservation de la planète et de ses ressources par toutes et tous, seront déçus. “Je ne veux pas m’associer au destin de la collectivité”, lance-t-il. Pour Sylvain Tesson, vouloir sauver la planète est une expression arrogante. “C’est une tâche face à laquelle nous sommes bien incapables”, ajoute-t-il. Sa seule ambition : écrire, raconter le monde. Le sauver, certainement pas !
Comment l’entrepreneur peut-il s’inspirer du dernier ouvrage de Sylvain Tesson ?
Celui qui voit dans l’alpinisme une forme de critique vivante aux sociétés modernes, au capitalisme et au monde matérialiste prône l’ascèse. Pour lui, c’est dans la légèreté que l’on trouve la liberté. Se libérer des contraintes inutiles, du superflu, de la volonté de maximiser le profit à n’importe quel prix… l’ascèse tessonique fonctionne aussi pour les chefs d’entreprises. “La marchandisation du monde, l’accumulation, la volonté d’acquérir nous empêchent de nous lever et de nous casser”, lance-t-il, reprenant la célèbre phrase de Virginie Despentes.
“La liberté se mesure au prêt à partir et non au prêt-à-porter”
- Sylvain Tesson
Bien qu’il ne soit pas tendre avec le monde de l’entreprise, Sylvain Tesson traverse les Alpes avec son guide mais aussi Rémoville, un ingénieur qui mène une double vie : dans la nature à ses côtés, mais aussi au sein de son cabinet de finance. L’écrivain voyageur n’y voit pas de contradiction, au contraire, l’alpinisme est pour Rémoville une soupape, “sans quoi il deviendrait fou.” Il précise : “C’est une manière pour lui de corriger l’allégeance qu’il a faite au virtuel. Quand vous êtes alpiniste, vous signez un acte de paix avec la nature.” Forcément, cela demande un peu plus d’investissement physique et mental qu’une chambre de méditation chez Google ou que la pratique du quantum jumping ou saut quantique…
Bien que l’écrivain en appelle à des ambitions modestes, il est temps d’agir. Et que peuvent faire concrètement les entrepreneurs et les territoires pour la biodiversité ? La Région Occitanie est la première région à avoir adopté un Pacte Vert, en novembre 2020. Ce travail collaboratif est le fruit du travail d’une centaine de citoyennes et citoyens de la région qui ont élaboré 300 propositions d’actions pour répondre à l’urgence climatique. Parmi les grandes ambitions du Pacte, on retrouve la volonté de décarboner nos modes de vie, la préservation des écosystèmes ou encore anticiper les conséquences du réchauffement climatique. Selon la Présidente de Région, Carole Delga, 75% des actions présentes sont déjà engagées.
Jérôme Cohen est le co-fondateur du Grand Défi des entreprises pour la planète. Inspiré de la Convention Citoyenne pour le Climat, l’ambition du Grand Défi est de produire 100 propositions fortes pour accélérer la transition de l’économie des entreprises. 100 représentants d’entreprises françaises sont tirés au sort et devront développer ces propositions pendant six mois pour les porter ensuite devant le monde politique et économique. “La seule façon de contrer le réchauffement climatique c’est d’agir et de s’unir pour faire émerger des propositions”, souligne Jérôme Cohen.
Un constat que partage Anne-Lise Melki, Directrice Générale de Biotope, bureau d’études leader européen de l’ingénierie écologique et de la conservation de la nature qui conseille les entreprises pour qu'elles intègrent les enjeux de la biodiversité dans leur stratégie. Plus optimiste que Jérôme Cohen, la cheffe d’entreprise a foi en la nouvelle réglementation européenne en faveur de la biodiversité.
“Si les entreprises sont capables de la mettre en œuvre, c’est gagné”
- Anne-Lise Melki
Bien qu’il ne soit pas toujours évident pour les entreprises de comprendre leur lien avec la biodiversité, il est urgent de se former, d’apprendre et de mettre en place au plus vite un plan d’action pour réduire son impact sur le vivant. Réduire ce n’est pas reculer, c’est ouvrir d’autres perspectives.
« Éteignez les lumières et le monde s’allume »
- Sylvain Tesson.
Depuis la crise sanitaire, le futur du travail fait l’objet d’interrogations, de colloques, de recherches et d’une myriade d’articles journalistiques. De la quête de sens au travail à distance, nos repères ont volé en éclat en trois ans à peine. Se pose dès lors notamment la question de l’avenir de nos lieux de travail. Quand on sait que nous passons entre 15 et 20% de notre vie au travail, il se pourrait bien que la norme soit en train de changer…
À l’image des espaces de co-living qui ont fleuri dans les années 2000 aux États-Unis et se propagent petit à petit en France, les lieux hybrides vont-ils devenir le modèle à suivre demain ? La science-fiction et nos imaginaires collectifs peuvent-ils nous aider à dessiner les prochains lieux de travail ? Toutes ces problématiques ont été développées par les invités de la Longue-Vue du 7 décembre 2022, organisée par la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain (CEMD) impulsée et développée par La Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée, un lieu unique de prospective et d'expérimentation pour embarquer vers une économie durable et inclusive.
Premier constat : il n’y a pas que le travail qui soit devenu hybride. Malgré les nombreuses injonctions contradictoires qui nous accablent, il y aurait tout autour de nous de nombreux signaux faibles positifs, des signaux faibles d’hybridation. L'hybridation est d’ailleurs le maître mot de la philosophe Gabrielle Halpern. Elle définit le concept de la façon suivante :
« C’est le fait de mettre ensemble des choses, des métiers, des personnes, des générations, des activités, des secteurs qui semblent contradictoires. Mais mis ensemble, ils permettent de créer quelque chose de nouveau. » - Gabrielle Halpern
Les tiers-lieux en sont l’incarnation parfaite. Pouvant rassembler au même endroit une épicerie solidaire, une crèche, un incubateur de start-up ou des ateliers d’artistes, les tiers-lieux sont des lieux hybrides par excellence. Et les territoires s’engagent pour développer et visibiliser ces initiatives. La Région Occitanie en comptabilise plus de 120.
Pour la philosophe, l’hybridation est bel et bien « la grande tendance du monde qui vient ». Le problème, c’est que le concept souffre encore d’une connotation négative. Le centaure, mi-homme, mi-cheval, n’est-il pas présenté comme un être monstrueux par la mythologie grecque ? L'hybridation serait l’héritière de ce « mariage interdit ». « Notre cerveau est une usine de production massive de cases », précise Gabrielle Halpern. Il nous est en effet difficile d’arrêter d’opposer les choses : travail manuel et travail intellectuel, ville et campagne… Bonne nouvelle néanmoins : tout ceci n’est pas une fatalité. Et de nombreux exemples inspirants en sont la preuve.
Bien que la crise sanitaire ait contribué à faire tomber quelques barrières et rebattre quelques cartes, sur le travail notamment, la crise énergétique que nous traversons nous a fait prendre conscience que nous ne pouvons plus nous reposer sur une seule forme d’énergie. Cela, l’entreprise occitane Bulane l’a bien compris depuis sa création en 2009. Cette société qui a mis au point une flamme oxy-hydrogène remplaçant ainsi la combustion de gaz fossile est un projet hybride par nature. « Bulane c’est le mariage improbable d’une flamme produite à partir d’électricité, de vent et de soleil. On veut montrer que l’on peut se passer de gaz », rappelle Nicolas Jerez, son président.
Sortir d’une hyper spécialisation pour se diversifier, c’est l’une des caractéristiques centrales de l’hybridation.
« Les jeunes générations questionnent la division du travail où chacun évolue dans un monde hyper spécialisé, où l’on a perdu le sens de l’action collective dans l’entreprise » - Gabrielle Halpern.
Cette jeune génération qui est en train de se libérer de la théorie d’Adam Smith vit pleinement l’hybridation du travail, en transposant d’un secteur à un autre différentes compétences et différentes manières de voir. Ce faisant, l’on peut dire qu’elle réinvente peu à peu nos métiers.
Julien Tuffery, PDG de l’Atelier Tuffery, plus ancien atelier de confection de France fondé par son grand-père au siècle dernier, a l’habitude de se battre contre les cases. Tout particulièrement celles qui tentent de classer la confection textile comme « un vieux métier territorialisé » par opposition à la « start-up nation ». L’entreprise occitane qui travaille avec des filateurs du Tarn cultive « l’ultra-polyvalence »: « une formation chez nous prend environ deux ans et demie, car justement nous ne croyons pas dans le mono-tâche », précise l’entrepreneur. Et ce n’est pas parce que l’entreprise cultive son savoir-faire local qu’elle ne s’exporte pas : les jeans de l’Atelier Tuffery voyagent jusqu’au Japon ou même aux États-Unis.
Comment transposer cette hybridité à nos lieux de travail ? Dans le fameux « monde d’après », sommes-nous condamnés à opposer télétravail et présentiel ? Pour Dominique Valentin, créateur des Relais d’Entreprises, la réponse est non, évidemment. Ce réseau de tiers-lieux en milieu rural ou périurbain a pour vocation de réduire les déplacements vers les métropoles et permettre à tous de travailler à proximité de chez soi. « Je me sens moins seul qu’il y a 10 ans », confesse-t-il. Celui qui milite pour que les villages ne soient pas les grands perdants du développement économique, se réjouit aujourd’hui des innovations comportementales. « L’idée est que chacun puisse choisir son lieu de vie et ne plus le subir », ajoute-t-il.
Raison pour laquelle la question du territoire est centrale quand il s’agit d’hybridité des lieux de travail. « On entend parler de la responsabilité sociale, environnementale. Mais il est temps de mettre en avant la responsabilité territoriale, celle qui incombe à tous les acteurs de la cité de créer des ponts au sein du territoire », énonce Gabrielle Halpern. Pour la philosophe, dans le futur, les entreprises, les collectivités ou encore les associations seront évaluées selon leur capacité à jouer un rôle de repère dans le territoire. « Tous les lieux sont donc appelés à devenir des tiers-lieux », précise-t-elle. L’heure du passage d’une société de service à une société de la relation a sonné !
Que l’avenir soit fait de robotisation ou de travail à distance, « le monde de demain se construit autour de micro-récits et la bonne échelle pour ces récits, c’est le territoire qui permet un temps long », indique Nicolas Minvielle, professeur de design et spécialiste des imaginaires et de la science-fiction. C’est ce à quoi l’Occitanie contribue : imaginer, préparer le futur de nos lieux de travail à l’aide de ses entrepreneurs mais aussi de son travail de prospection. Marie-Thérèse Mercier, conseillère régionale, espère que l’Occitanie sera un modèle inspirant pour les autres régions mais aussi pour les jeunes. Son combat : la lutte contre le déterminisme social. « Les métiers de demain devront lutter contre les déterminismes sociaux », conclut-elle.
La Cité de l’Économie et des Métiers de Demain impulsée et développée par La Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée est un lieu unique de prospective et d'expérimentation pour embarquer vers une économie durable et inclusive.
Pour recevoir les actualités de la Cité de l’Économie et des métiers de Demain, c'est ici.
À quoi ressemblera le monde du travail en 2030 ? Qui travaillera ? Comment ? Et où travaillerons-nous ? C’est pour tenter de répondre à ces interrogation, ou du moins d’esquisser un début de réponse, que la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain impulsée et développée par La Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée, a invité le paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France à venir s’exprimer le 14 juin 2022. L’auteur de l’ouvrage Les chimpanzés et le télétravail - vers une (r) évolution anthropologique (Ed. Eyrolles, 2021) est venu transmettre sa vision du monde du travail à l’heure de l’économie de l’innovation.
“Nous n’avons pas modifié les conséquences sociales et économiques de l’ère industrielle”
“Bonjour les Sapiens et les Sapiennes”, s’exclame Pascal Picq en préambule. Cette piqure de rappel primitive nous ramène au fondement de l’histoire de l’Humanité : elle évolue constamment. Et l’une des grandes questions que pose la théorie de l’évolution est la suivante : comment se fait notre évolution et comment faire face à l’avenir qui n’est pas défini ? Le paléoanthropologue met d’abord en garde face aux prospectivistes. “Jeremy Rifkin annonçait la fin du travail. On a jamais autant bossé dans le monde ! ”, prévient-il. Alors pourquoi de grands intellectuels et chercheurs peuvent-ils se planter à ce point ? Réponse de Pascal Picq : “ils évaluent le monde à venir à partir de critères du monde que l’on va quitter.” Sommes-nous pour autant condamnés à subir l’évolution? Heureusement pour les Sapiens et Sapiennes, la réponse est non. Et cela, Charles Darwin l’avait bien compris : la meilleure réponse possible face à un avenir dont on ne connaît pas les contours, c’est la diversité.
Le problème, c’est que nous ne sommes toujours pas sortis de l’ère industrielle, ère au cours de laquelle la diversité n’était pas franchement le maître mot. “Elle a été une transformation profonde de nos sociétés mais nous n’avons pas modifié après un siècle et demi, les conséquences sociales, économiques et politiques liés à ce mode de production”, explique Picq.
Des figures comme Erasmus Darwin, Matthew Boulton ou encore James Watt ont changé la société en inventant les moyens de production qui ont conduit à la révolution industrielle. Selon le paléoanthropologue, cette révolution n’a pas été faite avec la révolution numérique. Pire encore, nous ne l’aurions même pas encore entamé. Pourtant, les nouvelles formes de travail sont déjà là, preuve en est avec le télétravail qui existe depuis les années 1970 grâce à l’apparition du téléphone et du Minitel. Mais comment les mettre en œuvre au service d’une nouvelle organisation globale du travail ?
Après le premier confinement, alors que la majeure partie des travailleurs et des travailleuses avaient été mis au chômage partiel ou en télétravail, les entrepreneurs se sont interrogés, inquiétés même : les collaborateurs vont-ils revenir ? Comment maintenir la cohésion au sein de l’entreprise ? Même chose du côté des collaborateurs qui ont pu prendre conscience de problématiques liées à leurs conditions de travail. Mais pas seulement. De nombreux problèmes physiologiques ou psychologiques se sont manifestés, “car nous sommes des êtres sociaux”, rappelle le maître de conférences.
Alors, à quel moment doit-on se retrouver entre êtres humains, et quand peut-on se passer les uns des autres ? Pour répondre à cette épineuse question, Pascal Picq propose de nous pencher sur nos cousins : “les chimpanzés se rassemblent pour les activités sociales ou professionnelles de haute importance et se séparent pour les tâches plus prosaïques.” La question des tâches est donc essentielle selon le paléoanthropologue, qui ajoute : “quelles sont les tâches pour les machines, les tâches pour les humains et les tâches hybrides ? ”.
Autre problématique importante, celle des différences culturelles. Ce n’est pas parce que l’on semble connaître une évolution technologique considérable avec le télétravail qu’il faut faire abstraction de l’anthropologie. Comme le rappelle Pascal Picq, selon les pays, on peut se confronter à des problèmes culturels. En France, 84% des entreprises ont demandé à leurs collaborateurs de revenir au bureau. Le chercheur poursuit la métaphore du primate : “la France est une société de macaques, napoléonienne et autoritaire. En Angleterre, on est à 54% car c’est un pays où l’on a tendance culturellement à déléguer et à faire confiance à distance.”
Un facteur culturel, anthropologique mais aussi social : le télétravail reste un privilège réservé aux personnes diplômées. “Les personnes de la première et de la seconde ligne, moins diplômées, sont obligées de se déplacer. Quand on pense aux nouvelles formes de travail, ces problématiques interviennent aussi”, rappelle Pascal Picq.
Pour faire face à ces contraintes, l’on peut se replonger dans le pouvoir innovant de la diversité. Sur l’égalité homme-femme, l’approche de Pascal Picq se veut moins féministe qu’utilitariste. Dans son ouvrage Et l’Évolution créa la femme, il s’intéresse à l’évolution de la lignée humaine et à la place des femmes. “Attention, dans un monde qui est celui de l’économie de l’innovation, plus vous discriminez, plus vous allez vers les emmerdements”, prévient-il.
Pour affirmer cela, le chercheur s’appuie sur Charles Darwin et sa théorie des diversités. “Il y a une relation directe entre l’équité homme-femme, la diversité et la santé d’une économie”, précise-t-il. Sachant que la discrimination a un coût exorbitant selon Pascal Picq : la discrimination homme-femme représenterait une perte potentielle de 12 milliards de dollards. “Adam Smith l’avait compris, une société qui exploite un autre groupe humain n’innove plus”, indique-t-il.
Et quid du travail en usine ? N’est-ce pas aussi une forme d’exploitation ? Des pays comme la Chine ou l’Inde qui ont complètement acquis leur transformation numérique n’ont pas arrêté de faire tourner leurs usines pendant la crise du Covid grâce à la robotisation. Les outils numériques sont pour Pascal Picq, la solution pour transformer le monde du travail, les métiers intellectuels comme l’artisanat. “Les métiers les moins qualifiés vont connaître une évolution extraordinaire en termes de formation : 130 millions de jobs vont connaître des transformations importantes en Europe”, annonce le paléoanthropologue. Et Pascal Picq de conclure : “la seule chose dont je suis certain, c’est qu’il y aura toujours du travail.”
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À quoi ressemblerait des entrepreneurs sans imagination ? Vraisemblablement pas à celles et ceux qui ont contribué, à leur façon, à imaginer le futur dans lequel nous vivons aujourd’hui.
“L’imaginaire nous raconte demain”
Nicolas Minvielle
Saviez-vous par exemple que toutes les innovations de l’armée française au cours des années 2000 se trouvent dans les mangas des années 1980 ? Loin de nous l’idée d’accuser la défense tricolore d’avoir copié sur les bandes dessinées, il s’agit tout simplement de souligner que leur contenu a contribué à façonner l’imaginaire de ceux qui innovent. "Les imaginaires manipulent la vision que j’aurai de demain”, précise Nicolas Minvielle, professeur à Audencia Business School, docteur en économie et spécialiste des imaginaires.
Les entrepreneurs ne font pas exception à cette règle. Le spécialiste en design fiction qui est aussi membre de la Red Team, cellule de prospective du ministère des Armées, nous apprend que le célèbre téléphone à clapet Motorola commercialisé à partir de 1996 portant le nom de StarTAC est inspiré du célèbre Communicator, le petit appareil utilisé pour communiquer avec le vaisseau dans Star Trek. L’imaginaire inspire et stimule l’entrepreneur, CQFD. Quand on sait qu’en 2020 les Français n’ont jamais été aussi nombreux à créer leur entreprise, les imaginaires du futur constituent un formidable réservoir pour les inspirer !
REVoir lA KEYNOTE DE NICOLAS MINVIELLE
Une fois que cela est acté, comment faire pour activer l’immense potentiel des imaginaires ? À Montpellier, La Cité de l’Economie et des Métiers de Demain, créée et développée par la Région Occitanie s’est saisie du sujet. Ce laboratoire de l’imaginaire au service des entreprises est une structure unique en France : sa pour mission : aider les entrepreneurs à se projeter dans le monde de demain, son économie et ses métiers. Xavier Facelina, directeur et fondateur de Secblab, société spécialisée dans la cybersécurité, a pu expérimenter l’un des ateliers de design de métier de la CEMD. L’objectif était de mettre en place un scénario prospectif qui portait sur la question de la cybersécurité dans en Occitanie.
“Il y a des choses très intéressantes qui émergent quand vous mettez des experts pendant plusieurs jours pour parler du futur. Des choses liées à la défense, liées à la capacité à devenir autonome. Comment gérer les implants qui arrivent et qui seront connectés ? Qu’est-ce que l’on peut faire pour se protéger de ça ?”
Xavier Facelina.
Cet exercice a abouti à la création du livret “Objectif 2031” dans lequel les dirigeants d’entreprises de la région occitane ont co-construit et prototypé 47 services et métiers qui existeront peut-être demain.
“On a décrit des choses qui définissent un monde positif, possible, et qui consacre une grande part au local car en matière de résilience, le local joue aussi un grand rôle. Il y a les nationaux, les mouvements mondiaux, mais à la fin pour agir ou pour survivre cela se passe forcément en local”, Xavier Facelina.
Si la CEMD permet aujourd’hui aux entrepreneurs de saisir tout le potentiel de l’imaginaire, comment trouvaient-ils l’inspiration avant l’avènement de tels facilitateurs ? Loïc Fel, docteur en philosophie et entrepreneur, identifie deux imaginaires propices au développement de l’entrepreneuriat. Le premier puise ses origines au 19ème siècle, au début de la révolution industrielle, lorsque émerge la figure de l’entrepreneur-inventeur. “C’est la théorie de l’entrepreneur qui embarque toute la société et crée du progrès. C’est un imaginaire positiviste au sens d’Auguste Comte”, indique-t-il. De l’autre côté, une vision diamétralement opposée : celle de l’entrepreneur paternaliste, “celui qui assume la responsabilité avec et pour les autres. L’objectif est de créer de la richesse collective.”
Xavier Facelina, qui ne vient pas d’une famille d'entrepreneurs, a quant à lui trouvé l’inspiration dans des séries et des films, de Tonnerre mécanique à James Bond. “Leur imaginaire a joué sur ma posture vis-à-vis du monde, cela m’a permis de me projeter en tant que faiseur d’objets technologiques”, précise-t-il. Comme l’indique l’entrepreneur, l’imaginaire s’appuie sur plusieurs axes : celui de la posture mais aussi celui de la personnalité de l’entrepreneur, de ses idées. C’est War Games, film américain sorti en 1983 qui a participé à “designer mon métier, ma manière de penser l’informatique”, souligne-t-il. C’est en voyant le personnage d’un jeune homme s’introduisant dans les serveurs pour jouer gratuitement aux jeux vidéo que naît en lui l’envie de devenir hacker. “La thèse du film c’est qu’un jour, un système d’armes sera relié aux réseaux de communication. C’est l’Internet d’aujourd’hui : les machines physiques reliées à des ordinateurs”, ajoute-t-il.
Pourtant, on l’a vu, les scénaristes ou romanciers avant-gardistes ne sont pas l’unique source d’imaginaire pour les entrepreneurs, les territoires aussi peuvent faire leur part. “Il y a une vraie territorialisation de la mythologie de l’entrepreneuriat à l’échelle mondiale qui se joue d’un point de vue géographique avec des places fortes comme la Californie”, explique le docteur en philosophie Loïc Fel. Comment faire en sorte qu’un territoire produise de l’imaginaire et inspire le monde ?
Selon Xavier Facelina, c’est la capacité d’un territoire à mettre en place un écosystème propice à la concrétisation des idées les plus innovantes qui sera à l’origine de son succès. Un écosystème qui permet par exemple à de puissantes industries d’être en lien direct avec de grandes universités mais aussi de faire travailler entre elles petites et grandes structures, universitaires et entrepreneurs.
La région Occitanie n’est pas la Silicon Valley mais cultive et développe son propre imaginaire tourné vers le progrès technologique et social. “Il y a une volonté de la région d’être dans la prospective et de questionner le citoyen sur la région dans laquelle il veut vivre”, rappelle Jalil Benabdillah, Vice-Président Économie, Emploi, Innovation et Réindustrialisation de la Région Occitanie.
Sans oublier le volet environnemental incarné par le Pacte Vert et porté par la Présidente de Région Carole Delga, qui vise à accélérer la transition écologique de la région avec un budget dédié de deux milliards d’euros.
“Il faut être capable de faire là où l’on pensait que ce n’était pas possible. Il faut un côté Yes we can”, confirme Michaël Delafosse, Maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole
Coût des loyers, temps de transport, prix de la vie, implication des collectivités, dynamisme économique… c’est tout “une mise en récit de la valorisation” à laquelle doivent se prêter les territoires désormais, comme le rappelle Nicolas Minvielle. À l’heure où 82% des cadres parisiens envisagent de quitter la capitale, l’Occitanie fait de plus en plus rêver !
Cet article fait suite à une conférence Longue-Vue, organisée par la Cité de l’Economie et des Métiers de demain, consacrée au progrès et à l’imaginaire.
Article écrit par Matthieu MAURER pour l'ADN.
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La Cité de l’Économie et des Métiers de Demain (CEMD) a réuni chercheurs, entrepreneurs et élus pour réfléchir ensemble aux liens entre imaginaire et progrès.
Albert Einstein le disait : “L'imagination est plus importante que la connaissance car la connaissance est limitée tandis que l'imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l'évolution.”
Comment, dès lors, trouver l’inspiration pour se projeter vers d’autres représentations du monde ? Comment entreprises mais aussi territoires peuvent contribuer à ce renouvellement de nos imaginaires ? Autant de questionnements essentiels auxquels la Cité de l’Economie et des Métiers de Demain (CEMD) a souhaité répondre en organisant le 23 mai 2022, le deuxième acte de sa longue-vue intitulée "On n’arrête pas le progrès ?".
Premier élément indissociable de l’imaginaire : celui de la fiction. “Quelle est la relation entre les faits de science, la recherche et les faits de fiction ?”, interroge Nicolas Minvielle, professeur à Audencia Business School, docteur en économie et spécialiste des imaginaires, également showrunner pour la Red Team Défense des armées françaises
L’imaginaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale a-t-il inspiré le monde dans lequel nous vivons désormais ? présente une archive vidéo de l’INA datant de 1947 dans laquelle l’écrivain-journaliste René Barjavel prévoit malgré lui et avec 70 ans d’avance, l’iPhone, l’information en continu et les séries télévisées.
“Les fictions mettent en scène des usages et des technologies existants et inspirent de nouvelles images et technologies”, répond Nicolas Minvielle. Saviez-vous que le Communicator de Star Trek avait inspiré le cultissime Motorala à clapet ou que le compte à rebours de la NASA puise son origine dans celui du film Woman in the moon, de Fritz Lang en 1929 ? Preuve que celles et ceux qui spéculent sur le monde de demain doivent être pris au sérieux.
Le spécialiste met néanmoins en garde : “les imaginaires ne sont pas neutres.” En effet, qu’ils soient impulsés par des puissances étrangères ou même les GAFAM, les imaginaires servent une vision du monde mais aussi les intérêts de quelques-uns… Dans son ouvrage Hollywood, le Pentagone et le monde, Jean-Michel Valantin fait la démonstration du lien entre l’armée américaine et « les visions technologiques de la guerre telles que nous les connaissons », précise Nicolas Minvielle. Il faut donc observer ces imaginaires avec précaution car ils ont le pouvoir de “manipuler notre vision de demain.”
A l’inverse, l’une des raisons pour lesquelles les rapports alarmants du GIEC sur le climat ont aussi peu d’effets sur les politiques et la population, c’est qu’ils “ne racontent pas d’histoire”. Le film Don’t Look Up en 2021 se fait parfaitement l’écho de la difficulté de générer l’action par la connaissance... La clé selon Nicolas Minvielle : proposer un imaginaire pour générer de l’action.
Parmi les imaginaires qui pourraient bien nous sortir de l’ornière, celui charrié par le Vieux continent. L’imaginaire européen est aujourd’hui quelque peu en retrait par rapport au mastodonte américain, ou même à celui que peut proposer la Corée du Sud ou la Chine depuis quelques années. Pourquoi l’Europe peine tant à faire rêver ?
Viviane de Beaufort, professeure et chercheuse en droit européen à l’Essec, le ré-affirme pourtant l’Europe est notre dernier rempart” pour le climat, l’Ukraine, la montée des intégrismes, l’intolérance…
Puisque le récit de l’Europe est la paix, c’est un récit qui a “jusqu’ici peu touché les citoyens sauf peut être ceux qui viennent d’un pays où la guerre a sévi il y a peu encore”, souligne la spécialiste. En l’absence de cette paix interne, les chocs économiques, sociaux, sanitaires ou climatiques seraient bien plus complexes à absorber, assure Viviane de Beaufort.
Concrètement, quel rôle peut jouer l’imaginaire dans le développement des projets entrepreneuriaux ? Xavier Facelina, SEO de Seclab, entreprise montpelliéraine spécialiste de la cybersécurité a sa petite idée sur le sujet. À l’image de Motorola ou de la NASA, c’est dans un film, War Games, que ce chef d’entreprise a découvert sa vocation, qui le mènera des années plus tard à créer Seclab.
Dans ce film catastrophe américain de 1985. “ Il y a un pirate informatique qui veut pirater les serveurs pour jouer aux jeux vidéo gratuitement”, se souvient-il. Xavier Facelina, qui décide donc de devenir pirate informatique, puisque le terme de hacker n’avait pas encore été popularisé à l’époque.
L’entrepreneur met son savoir-faire et sa passion au service des entreprises et institutions. Il collabore ainsi avec le ministère de la Défense sur un sujet d’automatisation de centre de commande qui lui rappelle étrangement le synopsis du film War Games qui l’avait inspiré quelques années auparavant. Et le défi est de taille : il faut “penser le futur” afin d’anticiper les attaques de demain.
Et dans 20 ans ? Quels défis devra-t-on anticiper ? Pour l’entrepreneur, il y a deux trajectoires possibles : une catastrophiste, “où la technologie continue d’aller plus vite que nous” et une autre, “où la cybersécurité n’existera plus car cette compétence sera intégrée aux autres métiers”, imagine-t-il.
Une chose est certaine, les territoires sont et seront les fers de lance de cet imaginaire au service des citoyens et des entreprises.
Michaël Delafosse, maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole, le confirme : les territoires doivent prouver qu’il faut avoir confiance en l’avenir, que tous, collectivement, “nous en sommes capables[RL3] .”
Jalil Benabdillah, Vice-Président Économie, Emploi, Innovation et Réindustrialisation de la Région Occitanie abonde dans ce sens. Selon lui, à l’image de sa région, le territoire doit être dans la prospective et « se nourrir des réalités, des envies et des rêves des citoyens.”
Un bon programme pour les années à venir, au cours desquelles on pourrait imaginer, que les citoyens et citoyennes se saisissent des atouts de leurs territoires respectifs pour se projeter dans un avenir commun.
Article écrit par Matthieu MAURER pour l'ADN.
La Cité de l’Economie et des Métiers de Demain vous embarque dans une expédition vers 2030 à bord de son nouveau programme d’Expé’. Ce programme vise à imaginer, designer, prototyper puis expérimenter en conditions réelles les modèles de demain en Occitanie.
La 1ère thématique de ce programme est cette année : « Travailler en 2030 en Occitanie »
Work in progress .. restitution des travaux lors de la Longue vue du mois de Décembre 2022 ;)
Les nouvelles conquêtes du travail
Automatisation, robotisation, intelligence artificielle et nanotechno- logies, nouvelles aspirations générationnelles, appels à la résilience sanitaire, environnementale et climatique..
Tant de facteurs de transformation qui rendent le monde du travail des années 2020 bien différent des années 2010.Et en 2030 ?
Une nouvelle ère s’offre à nous : Comment attirer les talents de demain ? Quels seront les modes de travail les plus efficaces et épa- nouissants pour nos organisations ? Comment tirer parti des techno- logies de rupture au service de l’humain ? Comment intégrer au mieux les enjeux climatiques et énergétiques dans nos environnements de travail ? Autant de questions qu’il est essentiel d’élaborer aujourd’hui pour poser les conditions de réussite des organisations de demain, dans un monde en réinvention permanente.
"85% des emplois de 2030 n’existent pas encore “
Dell & l’Institut du futur, 2017
Une expédition pour inventer le futur du travail en Occitanie
La Cité de l’Economie et des Métiers de Demain, créée et développée par la Région Occitanie, vous embarque dans une expédition vers 2030 à bord de son nouveau programme d’Expé.
Elle vise à imaginer, designer, prototyper puis expérimenter en conditions réelles le travail de demain en Occitanie.
Quelques exemples : le travail dans l'atelier artisanal 4.0, le quotidien de travail dans l’usine de demain, dans la vigne, la collaboration avec des systèmes robotisés, le travail en mode zéro carbone…
Le programme d'Expé résumé en 3 étape
Concevoir quelques lieux d’expérimentations / démonstrateurs du travail de demain, avec un impact visé substantiel sur l’attractivité des talents, la performance économique et environnementale de nos organisations. Une analyse de faisabilité permettra de dimensionner et stabiliser le montage opérationnel des expérimentations.
Lancer les expérimentations en conditions réelles, en tirer des résultats tangibles, utiles et reproductibles pour l’écosystème régional. Les expérimentations présenteront une démarche d’auto-évaluation en vue de les répliquer ailleurs.
Le pilotage de la démarche est porté par la Cité de l’Economie et des Métiers de Demain de la Région Occitanie, avec l’appui de Making Tomorrow, un collectif de designers, makers, anthropologues, auteurs de science-fiction, prospectivistes économistes qui jouent avec le futur.
"Le design fiction est une pratique visant à imaginer à quoi demain peut ressembler
et à en maquetter les visions les plus préférables pour commencer à les construire des maintenant."
La Région Occitanie organise les salons du Travail Avenir Formation (TAF) dont le but est de permettre à chaque visiteur quel que soit son statut, de pouvoir accéder à toutes les informations sur les aides, de découvrir les offres de formations et de trouver un emploi en rencontrant directement les entreprises qui recrutent.
Pour la troisième année, la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain, créée et développée par la Région Occitanie, y animera un espace métiers de demain, dédié cette année à l'énergie positive en lien avec les Cahiers d'Inspiration métiers de demain publiés.
Hydrogène vert
Une étude impulsée par la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain, réalisée en collaboration avec la Région Occitanie, l’Agence de développement économie ADOCC et HyDeO, auprès de 150 structures de la filière hydrogène (comme Safra, Qair, Genvia, EDF, Engie…) envisage la création de plus de 4 000 emplois d’ici à 2023-2024, dont plus de 2 000 en Occitanie, un vrai secteur d’avenir pour la région, avec des métiers accessibles à tout niveau de qualification.
L’hydrogène, tout le monde en parle, pour mieux en comprendre l'enjeu:
· Avis d’expert : « Les enjeux de la filière hydrogène »
· En savoir plus sur HydeO , le plan d’animation de la filière H2
Découvrir le cahier d'inspiration métiers de demain "Génération H2"
Consulter l'étude prospective sur les métiers de demain dans la filière Hydrogène vert
Energie positive
La Région Occitanie a pour ambition d’être la première Région d’Europe à énergie positive en 2050.
Elle affirme ainsi sa volonté de contribuer à la résilience du territoire face au changement climatique et à son atténuation, d’améliorer la qualité de vie, de créer de l’activité et de l’emploi, et de donner toute sa place à la coopération et à l’initiative citoyenne.
Pour cela, la Région, accompagne les territoires et les citoyens tout au long de cette transition énergétique pour les rendre acteurs du changement.
En savoir plus sur REPOS, le scénario Région à énergie positive
Découvrir le cahier d'inspiration métiers de demain "2032 : Voyage en région à énergie positive "
Animations sur l'espace "Métiers de demain"
Toulouse - Mercredi 29 mars 2023
10h- 12h
Filière Hydrogène par AD’OCC : qu’est-ce que c’est ? à quoi ça sert ? qui sont les acteurs ? les projets ? que fait la région ?
Pitch d'entreprise qui recrute dans le secteur de l’Hydrogène
Intervention de ENGIE SOLUTIONS, entreprise fournisseur d'énergie ou électricité verte leader en France
Présentation du projet GenHyO « Perspectives et formations secteur hydrogène »
14h - 16h
Pitch d'entreprise qui recrute dans le secteur de l’Hydrogène:
Intervention de ENGIE SOLUTIONS, entreprise fournisseur d'énergie ou électricité verte leader en France
Présentation du projet GenHyO « Perspectives et formations secteur hydrogène »
Arnaud Gane, Chef de projet GenHyO
Toulouse - Jeudi 30 mars 2023
10h - 12h
Présentation filière REPOS (Région à énergie positive) par la Région Occitanie : qu’est-ce que c’est ? à quoi ça sert ? qui sont les acteurs ? les projets ? que fait la région ?
Présentation de la filière photovoltaïque qu’est-ce que c’est ? à quoi ça sert ? qui sont les acteurs ? les projets ? que fait la région ?
Animations permanentes
Suivre les travaux de la Cité de l’Economie et des Métiers de Demain :
La Cité de l'Économie et des Métiers de Demain, créée et développée par la Région Occitanie, est un lieu unique pour embarquer vers une économie durable et inclusive. La Cité de l'économie et des métiers de demain est là pour "voir loin", nous préparer aux mutations et aux métiers de demain et expérimenter, tester les solutions et les modèles durables de demain.
Objectifs : Favoriser la création des métiers de demain et construire une « économie de demain, performante, durable et inclusive ».
Tous nos contenus à portée de main avec l'application "Cité de l'Eco - Occitanie"
- Live des longues-vues
- Replay des sessions
Mais aussi la possibilité de networker avec les autres participants en présentiel ou en digital et ainsi créer du lien lors de nos actions.
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Un espace de 3000 m² au cœur de Montpellier avec deux espaces événementiels, un espace show-room, des espaces de créativité et co-design et des espaces permettant de développer des grands projets collectifs.
Retrouvez-les à la Cité de l’Economie et des Métiers de Demain :
L'Agence de développement économique AD'OCC, les pôles de compétitivité et clusters (Aérospace Valley, le pôle Mer Méditerranée, le pôle DERBI, CEMATER), Leader Occitanie, Push Start et le Centre des Jeunes Dirigeants.
Restitution d’un travail de recherche réalisé par Gabrielle Halpern avec le soutien de l’association ANDICAT et la Cité de l'économie et des métiers de demain.
Comment évoluer en environnement incertain ? Echanges en présence de Laura André-Boyet, instructrice d'astronautes.
Agnès de Sacy vient de tourner son premier long métrage en tant que réalisatrice entre Paris et Bages, dans l'Aude, ici en Occitanie. Comment se fabrique un film juste après un tournage ...?
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La commission d’évaluation Bâtiments Durables Occitanie est composée de professionnels représentatifs du secteur de la construction qui s’attachent à faire progresser tous les projets dans une philosophie de bienveillance, un esprit d’ouverture et d’intérêt partagé.